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Interview : Jean-Louis del Valle "La soi-disant séance photo dans l'unique but de tirer un coup, c'est dommage."

Interview : Jean-Louis del Valle "La soi-disant séance photo dans l'unique but de tirer un coup, c'est dommage."

Le domaine de la photo de nu est une discipline en soi. Jean-Louis del Valle photographie les corps ardents depuis presque trente ans. Il vient de publier Osez la photographie érotique [éd. La Musardine] dans lequel il nous livre ses secrets de pro pour bien choisir son matériel, trouver des poses osées et surtout des modèles qui réaliseront vos fantasmes… artistiques bien sûr !

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans la photo érotique ?

J’ai été fasciné par les chaînes, le cuir, les mises en scène, le SM, mais en n’étant pas pratiquant. En fait, je serai plutôt voyeur, un peu comme tous les photographes d’ailleurs… C’est ce plaisir d’élaborer des scènes émotionnellement chargées qui m’a amené à la photo érotique.

Selon vous, ça ne sert à rien de courir après l’argentique. Cette technique n’est-elle pas un peu snob aujourd’hui ?

Oui, ça le devient. Si on a une bonne photo à faire, que ce soit en argentique ou en numérique, on la fera de toute façon. Il ne faut pas faire du fétichisme du matériel, c’est-à-dire que le matériel devient plus important que la photo. Or ce n’est qu’un outil. Sous prétexte qu’on fait de l’argentique, on fait de l’art avec un grand A, alors qu’en fait, si on est nul, on reste nul. Il faut rester modeste.

L’érotisme, c’est mieux en couleur ou en noir et blanc ?

Comme nous sommes assommés d’images couleur dans la pub, la presse, sur les écrans, dès qu’on fait du noir et blanc, il y a une connotation artistique. Mais c’est à chacun de vivre sa pratique comme il veut. En cas d’hésitation, faites de la couleur car vous pourrez ensuite transformer facilement la photo en noir et blanc. Le contraire n’est pas possible.

Dans votre livre, il y a beaucoup de conseils techniques. Avec quel matériel commencer ? Quel est le budget ?

Il y a l’option du reflex mais le boitier et les objectifs sont chers. Sinon il y a l’appareil grand public qui n’est pas terrible. Entre les deux, il y a les boitier compact de type professionnel. Vous aurez une super qualité pour un budget entre 400 et 600 €. Pour l’éclairage, on peut commencer avec un halogène de jardin ou de chantier entre 50 et 100 €. Il faut juste régler la température couleur de l’appareil sur « halogène » et le rendu est parfait.

Venons-en à ce qui semble le plus compliqué : trouver des modèles. Comment faire ?

Il y a des sites qui mettent en contact photographes et modèles. C’est gratuit et bien fait comme Focal31.com ou encore bookphoto.com. On peut aussi faire les petites annonces des écoles d’art. Elles sont punaisées sur des tableaux.

Comment convaincre un modèle ?

Il faut toujours être sincère, ne pas hésiter à dire qu’on débute. Un bon modèle a l’habitude, elle pose pour des photographes de tous niveaux, elle s’adapte et elle ne demande qu’à aider ceux qui démarrent. Si vous mentez en disant que vous êtes confirmé alors que vous débutez, elle s’en apercevra. La carte de la franchise est particulièrement valable dans cet exercice. Par ailleurs, il faut fixer avec elle les limites, être clair, est-ce qu’on veut faire de l’érotique soft, du glamour, du pink, expression pour dire que l’on va photographier son sexe car la chair est rose, du nu pornographique ou plutôt des poses fétichistes. Il faut jouer l’honnêteté jusqu’au bout.

Dans votre livre, un modèle affirme que la moitié des photographes érotiques sont graveleux, la photo n’est qu’un prétexte pour essayer de baiser.

Conséquence de ces dérives : les filles deviennent méfiantes avec les vrais photographes, ça pourrit tout. D’un autre côté, il paraît aussi qu’il y a des modèles qui se prostituent, je n’ai jamais été confronté à ça mais ça se fait. Bon après, si on se plait, ça peut arriver au même titre que dans une entreprise la secrétaire va tomber amoureuse du mec qui s’occupe du courrier. Mais la soi-disant séance photo dans l’unique but de tirer un coup, c’est dommage.

Dans la série « un exemple de photo-graphe pervers », vous racontez une anecdote assez drôle…

Un modèle m’a raconté qu’une fois, elle posait pour un type qui avait un appareil argentique. Les bobines font 36 poses. Quand vous avez réalisé 36 déclenchements, il faut changer de pellicule. Le mec en a fait genre 200 ou 300 sans s’arrêter. En fait, l’appareil était vide. C’était un « fauxtographe » [rires]. Bon, le modèle n’a pas osé dire quoique ce soit par peur qu’il réagisse mal voire qu’il devienne violent.

Ça vous est déjà arrivé de coucher avec vos modèles ?

Je serais un sacré hypocrite si je disais non. Dès fois, on se plaît et ça se fait simplement. Quand vous donnez à la personne des images qui lui font plaisir, vous montez d’un cran dans son estime, la porte peut s’ouvrir sur autre chose. C’est du domaine du relationnel. En revanche, le type qui vient tout nu sous son imper, je trouve ça méprisable.

Une séance, c’est un tête-à-tête entre le modèle et le photographe…

Le célèbre photographe Jean-Louis Sieff disait : « La photo c’est comme l’amour, ça se fait à deux. » Moins il y a de personnes autour, plus la relation est authentique. Si le modèle est un peu pudique, c’est compliqué pour elle s’il y a des gens présents. Il faut aussi éviter que le petit copain soit là, sinon la fille va poser pour lui et non pour vous. Il doit être dans la pièce d’à côté ou au bistrot le plus proche. Dès l’instant où il est rassuré et qu’il a votre adresse…

Quel est le profil du bon modèle ?Il faut évidemment quelqu’un de pas trop pudique, qui prenne des initiatives de pose et qui aide le photographe à la diriger. Les filles sérieuses s’intéressent à la photo, à l’art, elles sont contentes de participer à un processus créatif. C’est l’occasion d’échanger avec des femmes intelligentes parfois écrivains, sculpteurs ou photographes elles-mêmes. Il ne faut pas croire qu’elles sont toutes des potiches. Les moins intéressantes sont celles qui sont uniquement narcissiques ou vénales.

Quels sont les tarifs des modèles ?

Certains modèles sont d’accord pour poser contre des tirages. D’autres réclament environ 50 € de l’heure, comptez 150 € pour une séance.

La meilleure solution, c’est de commencer avec son épouse ou sa petite amie. Ça ne coûte rien et ça pimente la vie sexuelle…

Les femmes sont souvent valorisées d’être prises en photo. Ça permet de proposer des choses à sa conjointe qu’elle ne ferait pas habituellement, par exemple mettre des cuissardes, jouer avec une cravache, se mettre un plug ou un gode. La photo est un bon prétexte. Mais bon, pas question de la forcer non plus.

Le grand dessinateur érotique Alex Varenne qui illustre votre livre et qui travaille à partir de photos, dit : « Il faut arriver à surprendre un geste, quelque chose d’inattendu. »

Dans ces moments fugaces, il y a quelque chose d’extraordinaire qu’au-cun modèle ne pourra ensuite retrouver dans la pose. Parvenir à cueillir le non voulu, le naturel, c’est ça avoir le coup d’oeil.

Quand on fait une séance en couple, comment peut-on tester des poses pornographiques ? L’idée étant que le photographe soit aussi sur la photo en pratiquant un acte sexuel avec sa copine.

Il faut un retardateur, il y en a sur tous les appareils. Un intervalomètre permet de déclencher des vues toutes les dix ou vingt secondes. Mais bon, entre s’occuper du matériel, être sûr d’être dans le champ et parvenir à bander, ça fait pas mal de choses en même temps, c’est un peu acrobatique.

Pour terminer, n’oublions pas qu’il est impératif de faire signer une autorisation…Si les photos restent à usage privé, pas de problème, mais si elles doivent être utilisées pour publication, il faut une autorisation. Même si c’est la petite amie car le jour où il y a séparation, on risque un paquet de fric au niveau des tribunaux, c’est colossal. Sinon, il y a l’option de ne photographier qu’une partie du corps : fesses, seins, organes génitaux sans tatouage. Dans ces cas-là, pas besoin d’autorisation.

Osez la photographie érotique, de Jean-Louis del Valle. éd. La Musardine, 256 p., 9€.

 

Retrouvez la suite de cet article dans le magazine Sofi Goldfinger, permis de baiser

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